Que des candidats de quat’ saisons

mars 31, 2007

Pas un pour rattrapper l’autre. Ils accumulent tous leurs propositions gadgets : les drapeaux français le 14 juillet à nos fenêtres, un 54è ministère, un référendum ici ou là etc.

Plutôt que de séduire ils agressent, au lieu de convaincre ils racolent selon l’arrivage de l’actualité du jour.

Pas un pour nous parler de la France, ce qu’elle a été, est et sera. Aucun ne parle du peuple français, ne le mobilise vers son avenir.

Y-en aurait-il au moins un avec des valeurs, des principes pour nous fédérer? Un programme qui ressemble à un projet d’avenir pour nous enthousiasmer?

Le seul vote inutile dans ces conditions c’est à dire véritablement engageant sera l’abstention. Plus elle sera forte, plus la légitimité de celui ou celle qui sera élu(e) sera faible le condamnant à changer cette manière absurde de pratiquer la politique.


Le vote Bayrou s’apparente-t-il au vote Le Pen ?

mars 17, 2007

Plusieurs fois j’ai entendu que le vote Bayrou était un vote Le Pen light. Une sorte de vote contestataire qui pourrait marcher, un vote contestataire utile dirait certains…

Il semble que la réalité soit différente. Encore que la réponse n’apparaîtra que le 22 avril.

La radioscopie du vote Bayrou montre plutôt que celui-ci s’appuie sur 6 à 7% d’un socle naturel d’électeurs du centre auquel s’ajouterait 7 à 8% d’électeurs socialistes revenus de la candidate Royal et de 6 à 7% d’électeurs Ump ne pouvant se résoudre à voter Sarkozy. Ces 13 à 15% n’ayant que peu de chose à voir avec les électeurs Le Pen.

Ceux-ci proviennent plutôt, hormis le socle historique de l’extrême droite, des orphelins du parti communiste à la recherche d’une sorte de Robin des bois des ouvriers auxquels s’ajoutent les exaspérés du système qui entendent le dénoncer, le déstabiliser et pourquoi pas le terrasser.

Cette enquête succincte, je le reconnais volontiers, laisse supposer que le vote Bayrou n’est pas le vote Le Pen. Cela laisse du même coup augurer d’une surprenante fin de campagne présidentielle où, l’électeur de plus en plus volatil, peut offrir un quarté défiant les lois des parieurs-sondeurs.


Le retour de Jospin 2

février 23, 2007

Un grand ouf de soulagement! Rendez vous compte Jospin revient et il soutient Royal, c’est exceptionnel!

Evidemment, il s’agit d’ironie. Souvenez-vous on nous prédisait le changement, une autre méthode, de la politique différemment etc. Plein la bouche qu’ils en avaient tous. Les journalistes nous vendaient une élection primordiale, comme jamais l’enjeu n’avait été aussi important. Et tout ça, tombait bien les deux principaux candidats Royal et Sarkozy nous faisaient entrer véritablement dans le XXiè siècle. Applaudissements des deux mains, roulements de tambour et cie…

Enfin la politique est dépoussiérée, sera moderne etc. Vraiment souvenons-nous!

Eh bien, le moins que l’on puisse dire est que l’anti-mite était de la daube…

Maintenant nous sommes sûrs d’une chose, dépouillés de leurs habits de lumière, nos candidats jeunes modernes sont de jeunes-vieux avant même d’être élus.

Vive le vote inutile!


A l’audimat, Royal bat Sarkozy

février 20, 2007

Le match dans le match ou plutôt le sondage dans le sondage, les scores d’audimat comparés entre les candidats donnent un avantage assez net à Royal.

Tandis que Sarkozy réalisait 33% de part d’audience Royal en a réalisé 37%. Il s’agit du score d’audience le plus important jamais obtenu pour une émission politique…

Sarkozy, premier homme politique à communiquer sur ses audiences comme une preuve de sa notoriété et de sa crédibilité, va devoir s’atteler à un nouveau record à battre.

Pour Royal, il y a fort à parier que l’espoir va renaître dans son camp car, elle, reste convaincue de sa victoire finale si l’on en croit la rumeur microcosmique.

A suivre…


En attendant le vote inutile…

janvier 31, 2007

Nous connaissons au moins un angle de campagne des socialistes : Non au statut de ministre-candidat de Sarkozy!

Pas très glorieux mais ça débarrasse, doit-on se dire au Ps. En effet, le trouble est jeté sur une double fonction permettant à Sarkozy de s’adonner aux coups bas, tout en l’accusant de prévarication.

Après une enquête des RG sur un proche de Royal, voilà que nous apprenons, par le Canard enchaîné, qu’une autre enquête aurait été diligentée cette fois sur le patrimoine du couple Royal-Hollande, et ce, avant que le public découvre que le couple s’acquittait de l’Isf…

Vrai, pas vrai, là n’est pas mon propos. Jetons juste un oeil sur la gestion de crise de Sarkozy que j’ai commencé à évoquer dans un précédent billet :

 1 – Une opération de déstabilisation est lancée contre lui à propos du mélange des genres entre ministre et candidat.

2 – Une enquête RG aurait été commanditée sur un proche de Royal, afin de prouver que ce mélange des genres nuit au bon déroulement de la campagne et romprait l’égalité entre les candidats.

3 – Sarkozy, s’exprime en dénonçant de ridicules calomnies et ironise même sur une enquête plus utile sur le programme de Royal. Pas question d’aborder la question de la démission à ce moment, qui serait du plus mauvais effet auprès de l’opinion.

4 – Ce matin, sur Europe 1, il annonce qu’il quittera ses fonctions « un mois et demi avant le second tour » du scrutin présidentiel. Annonce, à froid, sans donner l’impression de céder à la pression.

5 – Le Ps et Royal devrait continuer d’interpeller l’opinion sur le sujet, et Sarkozy aura beau jeu de rappeler la règle « morale » qu’il s’est fixée.

A suivre…


Sarkozy : Démissionnera ou démissionnera pas ?

janvier 27, 2007

La rumeur enfle. Certains acteurs en viennent presque aux mains au Sénat. Le climat se tend autour de la question du ministre-candidat-Sarkozy. Peut-il cumuler les deux casquettes ?

Pour les uns (camp Royal) cela pose le problème de l’impartialité de l’Etat et au-delà de l’utilisation des moyens de l’Etat pour faire campagne. Evidemment, avec l’enquête des RG sur un proche de Royal, la question est mise en exergue et surtout offre une opportunité de déstabiliser Sarkozy et pourquoi pas de provoquer sa démission. Etape ultime dont le résultat serait catastrophique pour l’un et tout bénéfique pour l’autre. L’accusation de prévarication et de haute barbouzerie serait du plus mauvais effet aux yeux de l’opinion.

Pour les autres (camp Sarkozy), pris dans le maelström médiatique, l’affaire se corse. Ils ont beau nier, allumer des contre-feu, ironiser, le mal est fait puisque les médias ont leur simili scandale source d’audience. Toute la question est désormais de savoir si cela va durer, au risque d’anéantir les bons points du début de campagne dont une partie est déjà consommée.

Cela dit, la démission n’est pas une réponse envisageable. Elle serait assimilée à une démission pour faute, véritable aveu aux conséquences lourdes pour Sarkozy. Il devrait donc faire le gros dos afin que l’affaire se tasse. En revanche, l’orage passé et après avoir senti le vent du boulet passer près, son départ sera l’objet, à n’en pas douter, d’une prochaine réunion de la direction de campagne afin de l’envisager plus rapidement que prévu et en faire un événement positif, en tout cas perçu comme tel par l’opinion.

Une chose est sûre, la campagne ne démarre pas sous les meilleurs auspices. A défaut d’un débat projet contre projet, nous assistons à un échange de coups bas. Le danger pour les deux principaux candidats est de provoquer l’éparpillement de leurs électeurs et d’affaiblir très sérieusement leur résultat au premier tour aux conséquences surprenantes…


Voyage autour de la présidentielle (10)

janvier 24, 2007

Quitterie est euphorique, que dis-je toute l’Udf est euphorique. Bayrou, sondages après sondages, grapille petit à petit des intentions de vote. Il est vrai qu’il tient un langage rassurant « il n’est pas raisonnable de tout promettre aux Français » par opposition au slogan sarkozyste « ensemble, tout devient possible ».

J’ai la faiblesse de penser que les Français sont à la fois pas dupes de la démagogie sarkozyste et reconnaissant à ceux qui leur parlent en toute franchise des vrais problèmes, en particulier sur le plan politique.

Au passage, et un sondage le confirme, ce slogan « ensemble, tout devient possible » est indigne de la politique, inquiétant tellement il relève de la publicité à la mode Carrefour, souvenez-vous : « Avec Carrefour je positive ». Une savonnette et un candidat à une élection ne sont pas identiques à l’inverse de ce que pense les communicants.

Revenons à Quitterie. En cette matinée neigeuse, elle est aux anges, des ailes lui poussent dans cette campagne s’il en était seulement besoin. Je dois reconnaître qu’elle est la première, des mes partisans que je sonde régulièrement dans ce Voyage, à afficher une telle mine réjouie. Serait-ce un signe ? La mayonnaise Bayrou commencerait-elle à prendre ?

Tandis que tous les candidats, quel qu’ils soient, avaient comme principe de base de ne jamais s’en prendre aux médias, lui a osé. Du coup, les médias eux-même, en ont fait une tartine se croyant immunisés. Au contraire, tout comme la justice, les médias en France suscitent beaucoup de scepticisme et son propos semble bénéficier d’un véritable écho dans l’opinion. D’ailleurs, on perçoit de l’agacement chez les journalistes politiques ces derniers temps quand il est question de Bayrou.

– Les Français sont en train d’en revenir de la bécassine socialiste et du big Jim Ump, me lance-t-elle.

– A-t-il seulement les moyens de tenir sur la durée ?

– Et les autres ? C’est d’ailleurs une des clés du scrutin cette capacité à battre la campagne pendant les trois mois qui nous sépare du premier tour. De cette « battue » les Français, j’en suis sûre, sauront distinguer le bon grain de l’ivraie.

– N’est-il pas un peu seul Bayrou justement pour tenir le rythme ?

– Crois-tu seulement en disant cela que les autres candidats sraient mieux entourés. Pas un soutien à forte notoriété à la candidate Ps comme à celui de l’Ump qui ne croit ou n’espère la réussite de leur poulain.

– C’est exagéré ce que tu dis là ! Tu négliges l’attrait qu’exerce les prébendes, dorures et autres vétilles du pouvoir sur ce petit monde.

– Je te rétorque aussi que tous occupés à se placer pour la suite, ils vont passer un certain temps à se débiner dans les entourages au lieu de faire campagne, laissant sur ce terrain leur candidat bien seul.

Quand nous nous quittons une éclaircie perce dans le ciel parisien, est-elle annonciatrice du printemps de Bayrou ?


La campagne façon l’Oréal de Royal

janvier 20, 2007

Dimanche 14 janvier, Royal s’envoie une chopine avec les gars de la ferme.

« Ah! elle est bien bonne celle la! »

Le mercredi 17 janvier, elle est à Toulon, joli port de pêche.

« Parce que vous le valez tous bien! »

Le vendredi 19 janvier, elle défile à Roubaix, dans un ensemble rouge sur fond noir.

« Amour, gloire et beauté… chez les corons »

Juste avant, il y eut la photo souvenir en forme de pensum, mais pas possible à la candidate-qui-change-fort de couper à la promo de sa campagne :

« A force de toujours devoir sourire, mes pommettes finiront sur mon front »

L’occasion de lancer cette phrase subliminale « Socialisme du réel (…) qui répond aux problèmes du quotidien ».


Voyage autour de la présidentielle (9)

janvier 18, 2007

Tandis que la polémique sur le patrimoine des candidats à la présidentielle enfle, je retrouvais ce matin Rachel.

Dans un style tout en négligé, voulu ou naturel je me le suis toujours demandé, Rachel arborait son éternel air enjoué.

Elle avait eu hier soir une réunion de section.

– Hier soir, lors de notre réunion de section, les camarades étaient offusqués des méthodes de Sarkozy et de son parti tout en se montrant interrogatifs sur la campagne de notre candidate, me dit-elle d’emblée.

– Finalement, ils sont le jouet de l’actualité véhiculée par les médias. J’aurai pourtant cru qu’ils décryptaient l’information qui leur était livrée en pâture, que des éléments de réaction vous étaient fournis pour contrecarrer l’effet nocif pour votre candidate.

– C’est aussi ce que je pensais. Au lieu de cela, on nous rassure, comme dans une réunion des alcooliques anonymes. « Non elle ne fraude pas le fisc, oui elle paye l’Isf et qu’elle considère cela normal puisque nous sommes pour l’Isf, tout cela n’est qu’une machination de Sarkozy aux méthodes plus que douteuses etc. » Et, quand un camarade s’interroge sur l’impact de cette campagne nauséeuse, on nous demande de garder notre sang froid car des coups bas comme celui-là, il y en aura d’autres durant la campagne. Et, quand un autre suggère de contre-attaquer, il voit sa démarche refroidit sous prétexte d’alimenter la rumeur hostile. Du coup, il propose d’allumer un contre-feu, sans suite. Retour à la campagne participative.

– Tu veux dire que la section est un bateau ivre, sans feuille de route de la direction de campagne ?

– J’en ai bien peur. Les camarades râlent à ce sujet, s’en prennent aux communicants qui, selon eux, cherchent à exclure les militants de la campagne.

– Que les communicants agissent de la sorte il n’y a rien de surprenant puisqu’ils sont habitués à travailler avec des entreprises, sur des procédés bien huilés, dans lesquelles n’interviennent pas des tiers comme les militants. En revanche, que les dirigeants politiques de la campagne n’intègrent pas les militants dans les actions entreprises, cela est plus surprenant.

– Les militants, en tout cas les plus anciens, les plus chevronnés en campagne électorale, le ressentent et s’en agacent. Par certains côtés, ils sont un peu caricaturaux et ont tendance à nous prendre de haut, nous les nouveaux arrivés.

– Et leur moral, comment est-il en ce moment ?

– Il y a une véritable inquiétude concernant la candidate et sa campagne. Les débats participatifs sont d’un ennuyeux contrairement à ce que j’entends de la part de nos dirigeants qui y voient un enthousiasme jamais vu à ce jour. Dans le meilleur des cas, on découvre des expériences et/ou des initiatives personnelles, certes intéressantes, mais dont on se demande bien le rapport avec un projet présidentiel.

– Demandez à l’Etat, car l’Etat peut tout pour vous. C’est la politique du « Y’a qu’à ». L’Etat est le docteur de nos maux de société ; Pour les SDF l’Etat n’a qu’à construire des logements, pour l’emploi l’Etat n’a qu’à créer des emplois aidés, pour la santé l’Etat n’a qu’à rendre gratuit les médicaments …

– Tu éxagères, l’Etat doit quand même jouer un rôle incitatif.

Rachel, avec sa sincère naïveté, est prête à constater l’état des choses mais de là à accepter un effort, elle préfère s’en remettre à l’Etat, c’est tellement plus simple. La vérité n’est pas toujours agréable à entendre alors on évoque l’injustice, le bien et le mal; quand c’est bien les individus en sont responsables, quand c’est mal, c’est l’Etat et donc les hommes politiques.

On peut craindre que cette campagne présidentielle soit une non-campagne, une campagne de faits divers provoquant beaucoup de déceptions au final. De toute façon, les candidats, enfermés dans leur stratégie de communication à base de sondages, refusent d’aborder les sujets qui fâchent au risque de décevoir. C’est ainsi que le vote utile entraînera, tôt ou tard, le vote inutile tout comme le « yes need the no to win » de Raffarin lors de la campagne du référendum sur la constitution européenne. 


Vote (in)utile or not vote (in)utile

janvier 17, 2007

Et si le 21 avril 2002 avait modifié le clivage traditionnel droite-gauche ?

En étant présent au second tour de la présidentielle en 2002, Le Pen n’aurait-il pas, à son corps défendant, fait apparaître un nouveau clivage dans le paysage politique français ?

En effet, il y aurait d’un côté le PS et l’UMP représentés par Royal et Sarkozy, d’une certaine manière les candidats du système et de l’autre côté, tous les autres candidats Le Pen, Villiers, Bayrou, Buffet, Laguiller, Besancenot contestant les deux premiers et se présentant comme les candidats opposés au système. D’où leur même angle à tous de campagne sur le favoritisme des médias (devenus les symboles du système) à l’égard de Royal et de Sarkozy. Tout comme Bayrou avait trouvé l’idée du troisième homme en 2002 n’a-t-il pas inventé cette fois-ci les anti-ségosarko ?

Ce nouveau clivage modifie du même coup la nature de la campagne présidentielle : l’enjeu essentiel devenant le premier tour et non plus, surtout pour le PS et l’UMP, le second. Et d’ailleurs, Sarkozy et Royal n’auraient-ils pas déjà anticipé cette évolution en faisant tout dans leur campagne pour éviter de finir derrière Le Pen ou un autre candidat, le fameux troisième homme ?

Quant aux autres, ils font tous du plagiat de Le Pen, ils sont tous hostiles aux deux partis qui « ont trompé les Français depuis 30 ans » ces Français qui ont bien raison de « voter leur ras le bol ».

Pour les candidats du système ils ont 45% à se partager (les voix du « oui » au référendum sur la constitution européenne) et les autres ont à se répartir les 55% de « non ».

Dans ce schéma, par simple calcul mathématique, il est fort probable que Royal ou Sarkozy virent tous les deux en tête à l’issue du premier tour, encore que la campagne puisse nous surprendre… ce nouveau clivage aidant.